La vaccination de mon chien
Tout ce que vous vouliez savoir sur cet acte

La vaccination est un grand sujet d’actualité. Pourquoi je vaccine mon chien? Contre quelles maladies? Est-ce vraiment important? Ne suis-je pas en train de le sur-vacciner? Quels en sont les risques? Autant de questions que vous vous posez certainement et auxquelles nous allons essayer de vous apporter quelques réponses.

Qu’est-ce que la vaccination et quel est son intérêt ?

La vaccination est l’acte d’injecter une portion minime d’un agent pathogène dans le corps de son animal afin de lui faire créer des anticorps qui le défendront ensuite contre cette maladie. Les agents pathogènes injectés sont vivants atténués, ou inactivés. 

La vaccination est importante à l’échelle de l’individu pour le protéger de certaines maladies potentiellement graves. Elle est tout aussi importante à une plus grande échelle pour permettre l’éradication de certaines maladies. On entend souvent dire que la vaccination contre la rage ne sert à rien en France car il n’y a plus de rage… Il ne faut pas oublier que la rage a autrefois été éradiquée grâce à de fortes campagnes de vaccination. Il existe cependant encore des cas de rage isolés et pour éviter qu’elle ne se propage sur tout le territoire, il est nécessaire que la majeure partie de la population soit capable de s’en protéger.

Contre quelles maladies puis-je protéger mon chien ?

Vous avez surement entendu parler de nombreux vaccins différents. Nous allons essayer de vous éclairer sur les différentes maladies contre lesquelles on peut actuellement protéger votre chien.

• La maladie de Carré (ou Canine distemper) : maladie virale, de pronostic variable. Elle provoque principalement des troubles digestifs, respiratoires, oculaires, cutanés et nerveux.
• L’Hépatite de Rubarth : maladie virale souvent mortelle chez le jeune qui peut se présenter sous la forme d’une hépatite mais aussi sous d’autres formes.
• La Parvovirose : maladie virale, fréquemment rencontrée, affectant principalement les jeunes chiens ou les chiens en baisse d’immunité. Elle cause une destruction des globules blancs et une entérite hémorragique majeure. Le pronostic est très réservé.
• La toux de chenil : maladie causée par plusieurs virus (dont le virus Parainfluenza) et bactéries (Bordetella bronchiseptica). Elle se manifeste par une toux plus ou moins violente. Il s’agit d’une maladie très contagieuse, touchant principalement les chiens vivants en collectivités (pension, refuges, élevage, club canin, expositions,…).
• La leptospirose : maladie d’origine bactérienne (famille des Leptospira) se manifestant par une insuffisance rénale ou hépatique aiguë pouvant compromettre le pronostic vital du chien. Elle est principalement véhiculée par les rongeurs sauvages (notamment l’urine de ces rongeurs). Il s’agit d’une zoonose (elle peut se transmettre directement du chien à l’Homme)
• La piroplasmose : maladie parasitaire (parasite microscopique de la famille Babesia) qui va entraîner une destruction des globules rouges et provoquer une anémie et des désordres hépatiques et rénaux graves. Le parasite est véhiculé principalement par les tiques.
• La maladie de Lyme : maladie bactérienne (bactérie de la famille Borrelia) véhiculée par les tiques. Beaucoup de chiens ne présenteront aucun symptômes. Les signes pouvant être observés sont des boiteries fluctuantes, de la fièvre, de la fatigue et des vomissements.
• Enfin, la rage reste une maladie particulière car potentiellement transmissible à l’Homme. La France est officiellement indemne de rage de nos jours. Cependant, les autorités continuent de prendre de nombreuses précautions afin d’éviter l’apparition d’une nouvelle épidémie. La vaccination antirabique est obligatoire si votre chien doit voyager, notamment hors de nos frontières. Elle reste conseillée sur un chien ne voyageant pas mais effectuant uniquement ses sorties quotidiennes. En effet, en cas de suspicion de contact avec un animal enragé, tout chien non vacciné sera placé sous surveillance drastique et verra son pronostic réservé. Pour officialiser la vaccination antirabique de votre chien, celle-ci devra être inscrite dans un passeport européen pouvant être délivré en consultation, à la seule condition que votre chien soit identifié. 

A quelle fréquence vacciner mon chien ?

Le sujet fait beaucoup parler actuellement. Les dernières recommandations de la WSAVA (World Small Animal Veterinary Association) ont été publiées en 2015. Vous pouvez les retrouver (en anglais) sur leur site internet : www.wsava.org . Jusqu’à présent, on vaccinait son chiot 2 ou 3 fois puis on effectuait un rappel annuel de chaque vaccin. L’évolution de la recherche a montré qu’on pouvait procéder à un allègement des protocoles vaccinaux sans pour autant diminuer la protection offerte à son animal. 

Concernant les maladies considérées comme « principales » (maladie de Carré, hépatite de Rubarth, Parvovirose) : il est recommandé de vacciner votre chiot à 8 semaines, 12 semaines et 16 semaines. Puis il convient d’effectuer un rappel à 1 an, puis tous les 3 ans.

Concernant la rage : la première vaccination s’effectue dès l’âge de 12 semaines et 1 jour. Un premier rappel est effectué à 1 an puis tous les ans ou tous les 3 ans en fonction du type de vaccin.

Concernant la leptospirose : il est recommandé de vacciner votre chiot à 8 semaines et 12 semaines puis d’effectuer un rappel annuel.

Concernant la toux de chenil : il est recommandé de vacciner votre chiot à 8 semaines, 12 semaines, 16 semaines puis d’effectuer un rappel annuel.

Concernant la piroplasmose et la maladie de Lyme : la plupart des fabricants de ces vaccins ne le recommandent pas avant l’âge de 6 mois. Il convient alors d’effectuer un rappel 2 à 4 semaines plus tard, puis un rappel annuel. L’idéal est de réaliser le rappel annuel juste avant la saison de forte présence des tiques (soit juste avant le début du printemps).

D’une façon plus générale, nous vous proposons des consultations pédiatriques à 8 semaines, 12 semaines et 16 semaines. A l’occasion de ces visites, nous discuterons ensemble du mode de vie de votre chien et des éventuelles vaccinations à envisager, afin d’établir un planning vaccinal clair et adapté à VOTRE animal. Une consultation pubertaire est proposée à l’âge de 6 mois afin d’évaluer la croissance de votre chiot, de discuter d’une éventuelle stérilisation et d’envisager la vaccination contre la piroplasmose et la maladie de Lyme au besoin.

Ensuite une consultation préventive est recommandée chaque année pour faire un bilan de santé de votre chien, son rappel de vaccination pouvant être effectué à cette occasion.

Quels sont les risques à vacciner mon chien ?

Injecter un agent pathogène dans le corps de son animal n’est jamais anodin et vous avez peut-être eu cette crainte de faire pire que mieux en nous demandant sa vaccination.

Le plus souvent, le seul effet possiblement remarqué est une petite boule qui apparaît au site d’injection dans les quelques jours suivant l’injection et qui disparaît spontanément en 2 à 3 semaines. Cette réaction est tout à fait bénigne. Cependant, si cette réaction vous inquiète, n’hésitez pas à venir avec votre compagnon en consultation pour qu’on puisse l’examiner.

Certains animaux peuvent déclencher ce qu’on appelle une « réaction vaccinale ». Cette réaction, relativement rare, reprend les principes d’une réaction allergique et peut se présenter sous différentes formes : chien qui enfle (on le remarque surtout autour de la tête), qui a du mal à respirer ou qui fait un malaise. Lorsqu’elle doit avoir lieu cette réaction survient au plus tard dans les 24 heures qui suivent l’injection du vaccin. 

Que faire si cela arrive? Gardez votre calme, appelez-nous pour nous expliquer les symptômes sur votre chien et nous vous indiquerons la marche à suivre. Bien souvent, une injection anti-inflammatoire est nécessaire pour stopper la réaction « allergique ».

Enfin, comme pour nous, il est important de ne pas vacciner son chien lorsque celui-ci est déjà malade (rhume, gastro-entérite, …). En effet, lorsque votre animal est malade, ses défenses immunitaires sont occupées à lutter contre sa maladie et ne peuvent donc pas créer en plus de nouveaux anticorps. Le vaccin sera alors au mieux inefficace et au pire pourra affaiblir votre compagnon déjà peu en forme. Attendez sa guérison pour effectuer son rappel de vaccination.